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Rentrée du Maitron et hommages

 
En cette période de rentrée, l’Association des amis du Maitron vous signale plusieurs initiatives:
Assemblée générale de l’Association Histoire et mémoire ouvrière en Seine-Saint-Denis AHMO 93 le 13 septembre, au Relais
Solidaire à Pantin, 17h 30.
L'AG sera précédée d’une visite de la brasserie Gallia,
ancien site industriel, 35 rue Méhul à Pantin.
Renseignements:
Marc Giovaninetti
0621 87 66 00
Initiative de l’association Itinéraires et histoire ouvrière en Val-de-Marne IHOVAM 94.
Promenade dans le Créteil de la Résistance et de
la répression, le samedi 30 septembre, RV dans la Librairie Joyen, 15 h.
Renseignements:
Annie Pennetier 06 23 79 64 12
Dimanche 8 octobre 2023
Participation de Claude Pennetier une table ronde sur les fusillés du Mont Valérien avec Denis Peschanski, Thomas Fontaine et Jean-Baptiste Romain, animée par Xavier Mauduit aux Rendez vous de l’Histoire de Blois.
Renseignements :
Association Pour un Maitron des fusillés
Claude Pennetier, 06 10 20 50 83
Festival Histoire de se rencontrer,
Mas-d’Azil, Ariège, samedi 21 octobre,
11h Presentation de l'Histoire du Maitron.
Renseignements Julien Le Gros
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Disparitions
Quatre amis et auteurs du Maitron nous ont quittés. Nous tenons à les saluer
et à souligner leur rôle. La richesse du Maitron tient à son réseau
d’auteurs et au soutien de ses ami.e.s fidèles. Si près de 2000 auteurs ont
contribué à l’œuvre depuis le lancement du projet en 1964 (bientôt 60 ans),
quelques centaines ont joué un rôle essentiel, parmi eux :
La sociologue et historienne Geneviève Poujol, première femme de Michel
Rocard, responsable du corpus association et éducation populaire du Maitron,
nous a quittés en mars 2023.
Auteure du Dictionnaire biographique des
militants. De l’éducation populaire à l’action culturelle. XIXe-XXe siècles
avec Madeleine Romer), L’Harmattan, 1996, elle avait décidé de mettre toute
cette matière au service du Maitron et de poursuivre ce chantier avec
Françoise Tétard (1953-2010), ingénieure d’étude au CHS.
Voici la notice que vient de lui consacrer Jean-Marie Mignon, biographie qui
prendra place dans le Maitron.fr
POUJOL Geneviève
Née le 2 novembre 1930 à Toulon (Var), morte le 27 mars 2023 à la maison de
retraite protestante des Diaconesses à Paris ; sociologue et historienne du
protestantisme del’éducation populaire~ ; militante de Peuple et Culture
(PEC), du PSU, féministe.
Geneviève Poujol est née à Toulon le 2 novembre 1930, dans une famille
protestante cévenole. Son père, [Pierre Poujol->127148], membre de la SFIO
dans l’entre-deux guerres, militant du christianisme social, agrégé de
lettres, a été professeur à Toulon puis à Paris, au lycée Henri-IV et
fondateur d’une des premières troupes d’éclaireurs unionistes. Sa mère,
Marie-Eudoxie Teissier de Caladon, servit comme infirmière bénévole à
l’hôpital militaire de Nîmes durant la Première Guerre mondiale. Geneviève
fut la dernière enfant de la famille, après Robert qui fut préfet, Jacques,
ancien résistant, attaché culturel aux Affaires étrangères, historien du
protestantisme et de la résistance en Cévennes et Denise Vincent,
psychanalyste.
Ses premières formations à l’engagement se construisirent dans le scoutisme.
Elle s’y fit de solides amitiés, dont le futur avocat militant des droits
humains [Jean-Jacques de Félice->50166]. Lors d’un camp de neige de chefs et
cheftaines en 1949, elle rencontra [Michel Rocard->175754], issu d’un milieu
social aisé, alors à l’Institut d’études politiques de Paris, qui venait de
s’inscrire dans le mouvement des Etudiants socialistes, proche de la SFIO.
Elle l’épousa en juillet 1954 à Vébron (Lozère), village de sa famille
maternelle.
Geneviève Poujol s’inscrivit en prépa de médecine en 1951, mit fin à ses
études avant de les reprendre en droit en 1953, qu’elle abandonna avant la
fin de sa troisième année mais qui fut une période capitale pour sa
maturation politique.
Elle se nourrit de débats avec les militants qui fréquentaient leur domicile
de la rue Bonaparte s’apprêtant tous à prendre des responsabilités
politiques, scientifiques ou syndicales : Claude Quin, membre de la jeunesse
étudiante chrétienne (JEC) qui s’intégra au parti communiste en 1955, le
philosophe Paul Thibaud, l’avocat [Henri Leclerc-> 137401] qui milita au
PSU, l’avocat [Roland Rappaport-> 193844] qui avait rejoint les rangs du
parti communiste, [Hubert Lesire-Ogrel-> 141137], de la CFDT, Mona et
Jacques Ozouf, l’historien [François Furet-> 50010] et les frères Simon et
Pierre Nora, d’autres encore.
Michel Rocard reçu à l’ENA en 1956 et ayant choisi l’inspection de Finances,
Geneviève Poujol et leurs deux enfants : Sylvie, née en 1956 et Francis, en
1957, le suivirent à Alger où il fit ses classes comme inspecteur des
finances en 1958 pendant la guerre d’indépendance.
Leur couple de retour à Paris en 1959, Geneviève Poujol prit une
responsabilité dans le Mouvement Jeunes Femmes, organisation issue des
Unions Chrétiennes de Jeunes Filles.
Comme nombre de militantes qui en étaient issues, elle se retrouva dans le
mouvement féministe et d’éducation populaire Le Planning familial
dans le
Groupe de recherche pour l’éducation et la prospective (GREP). Elle
travailla étroitement avec [Jacqueline Laot->137219], militante de la CFDT,
et cofondatrice du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la
contraception, engageant la confédération syndicale d’abord réticente sur ce
combat.
Elle accompagna son mari, Michel Rocard, dans la fondation du Parti
socialiste Unifié (PSU) en 1960, nouant des liens avec [Marc Heurgon->
75180], organisateur des « Rencontres » de Cerisy-la-Salle (Somme), [Edouard
Depreux->22336], [Jean Poperen-> 163429], [Colette Audry->10428], proche de
[Simone de Beauvoir-> 16053], [Hubert Prévot-> 185203], parrain de leur
fille.
Geneviève Poujol avait adhéré à Peuple et Culture (PEC) au milieu des années
1950, où la question des femmes, de leur statut, de leur travail, restait
son principal centre d’intérêt ; elle prit en charge la commission féminine
de PEC au départ de Marie-Françoise Lanfant. Elle collabora à l’hebdomadaire
protestant {Réforme}, à la revue catholique d’étude et d’action {Cité
nouvelle}. À la commission féminine du PSU, elle retrouvait Colette Audry et
la sociologue Evelyne Sullerot, cofondatrice du Planning familial ; elle y
organisa des actions de formation, et publia, de 1966 à 1968, une douzaine
d’articles dans {Tribune Socialiste} sous la signature de Geneviève Servet,
et écrivit son premier ouvrage, une critique sur la publicité et les femmes
: Sois belle et achète. (Gonthier 1968).
Elle avait repris ses études en octobre 1967, s’investissant en sociologie,
à la faculté de Censier, dix ans après avoir quitté le droit. Toujours très
active à Peuple et Culture, elle participa à la tentative de renversement
des fondateurs du mouvement : [Joffre Dumazedier->23308], [Benigno
Cacérès->18290], avec Claude Quin, [Pierre Gaudibert->50589], qui venait de
créer le département d’art contemporain l'ARC
(Animation-Recherche-Confrontation), [Jean Gondonneau-> 88450], enseignant
engagé dans l’éducation populaire et le Planning familial, et le sociologue
Maurice Imbert.
Après l’infructueux effort de changement à PEC, elle prit la direction de
l’Association culture populaire et sciences sociales (ACPSS) au Centre
d’études sociologiques de la rue Cardinet, un laboratoire du CNRS alors
dirigé par Jean Stoezel, professeur à la Sorbonne ; une des missions
essentielles de l’association était de diffuser le travail généré par
l’équipe de Joffre Dumazedier.
Cependant, les derniers mois de l’année 1967 et le premier semestre 1968
furent une période marquante et difficile de la vie de Geneviève Poujol où
surgirent de façon quasi simultanée des événements qui lui furent décisifs
sur les plans affectif, militant et professionnel.
En mai 1968, Michel Rocard se sépara d’elle au moment où il dessinait les
traits d’une « seconde gauche », un socialiste modernisateur, ni communiste
ni révolutionnaire, qui le révéla au grand public. Elle en est profondément
bouleversée et elle vécut une période pénible, aggravée par le fait que la
plupart des amis qui fréquentaient le couple disparurent de son univers pour
suivre Michel Rocard dont la visibilité politique s’accentuait
considérablement dans cette période.
Licenciée en sociologie en 1969, Geneviève Rocard se montra assidue au
séminaire public de diplôme d’études supérieures (DES) de [Pierre Bourdieu->
17557] qui venait de fonder le Centre de sociologie de l'éducation et de la
culture, et dont la notoriété ne tarda pas à s’étendre.
Mais la rupture du couple lui imposa d’être mieux rémunérée, cherchant aussi
à se récupérer dans un emploi. Jean Maheu, directeur de la Jeunesse au
secrétariat d’État chargé de la jeunesse et des sports, lui offrit un poste
de responsabilité à l’Institut national de l’Education populaire (INEP) de
Marly-le-Roi, (Yvelines), au département des études, de la recherche et de
la documentation dirigé par Raymond Labourie, philosophe, membre de l’équipe
nationale Vie Nouvelle jusqu’à son arrivée à l’INEP en 1967. Geneviève
Poujol fut embauchée en décembre 1970, mais elle s’y sentit toujours à
l’étroit, tenue à l’écart de tout débat politique dans une institution
publique qui se cherchait.
Sur la proposition de [Jean-François Kesler-> 137556], professeur au
département carrières sociales de Paris V, parallèlement à son activité à
l’INEP, elle enseigna à partir de 1972 auprès des étudiants inscrits en
animation socioculturelle. Sa tentative d’y devenir maîtresse assistante
n’aboutit pas. Elle donna sa démission en 1976, l’année où elle soutint sa
thèse en sociologie sur la dynamique sociale des associations. Elle s’était
tournée vers Joffre Dumazedier pour diriger ce travail, afin d’avoir son
entière liberté intellectuelle, ce qu’elle n’aurait pas eu avec Pierre
Bourdieu envers qui elle conservait nombre de divergences théoriques.
À l’INEP, la direction de la rédaction des {Cahiers de l’Animation} qui lui
échu en 1977 fut l’occasion d’ouvrir les pages de la revue aux chercheurs
qui s’investissaient sur des sujets comme le socio-culturel, les métiers de
l’animation, la jeunesse, l’éducation populaire, la vie associative,
certains thèmes restés jusqu’alors un peu marginaux, et à publier les
colloques qu’elle organisa avec ses collègues du département d’études de
l’INEP : Chantal Guérin, Bruno Jung, Jean-Paul Martin, et Patrick Gallaud, à
qui elle remit la responsabilité de la revue en 1986 ; et où des
collaborateurs les y rejoignirent parfois, tels Françoise Tétard ou
Jean-Pierre Rioux.
En 1975, la lecture de L’éducation populaire, les œuvres complémentaires de
l’école, de Max Turman, (Paris, Victor Lecoffre, 1900), avait déclenché sa
curiosité sur l’éducation populaire. Elle prolongea les journées d’études
commencés en 1975 à l’INEP par Raymond Labourie sur l’histoire de
l’éducation populaire, et en organisa jusqu’en 1994.
Elle consacra de nombreux travaux à l’éducation populaire, dont un ouvrage
puissamment documenté, L’Education populaire, histoire et pouvoirs (Paris,
Les Editions ouvrières, 1981), croisant histoire et sociologie, devenu une
référence.
Mais elle était aussi à la recherche de toutes les opportunités pour sortir
du cadre de l’INEP, une administration dans lequel elle se sentait corsetée
; pour ce faire, elle créa en 1981 la Société française des chercheurs sur
les associations (SFCA) dans le but de réunir les théoriciens travaillant
sur la question associative ; elle enseigna à l’école des surintendantes du
boulevard Saint-Germain, ainsi qu’à l’université de Paris-Nord.
Après son travail sur les institutions associatives et sur l’éducation
populaire, Geneviève s’ouvrit à d’autres débats, celui du culturel versus
socio-culturel, et celui du militantisme, entamé lors d’un contrat de
recherche mené en 1985 avec Gérard Vincent sur la Maison de la culture du
Havre.
En 1987, sous le gouvernement de Jacques Chirac, l’INEP disparaissait avec
son département de la recherche, remplacé par l’Institut national de la
Jeunesse (INJ).
Geneviève Poujol, titularisée dans la fonction publique d’Etat dans le cadre
de la loi Le Pors de juillet 1983, quitta les locaux de Marly-le-Roi et
rejoignit le CNRS à l’Institut de recherche sur les sociétés contemporaines
(IRESCO) puis au Laboratoire de sociologie du changement des institutions
animé par Renaud Sainsaulieu, renouant à la fois avec le protestantisme et
le féminisme, cette fois comme objets d’études, en publiant en 2004 Un
féminisme sous tutelle. Les protestantes françaises (1810-1960)}(Editions de
Paris – Max Chaleil)
Avec l’appui de Madeleine Romer, elle ouvrit en 1992 avec 80 auteurs le
travail de rédaction du Dictionnaire biographique des militants publié en
1996. Un travail qu’elle poursuivit avec Françoise Tétard dans Le Maitron,
suivant la proposition de Claude Pennetier d’y ouvrir un chapitre sur les
militants associatifs à la rencontre du mouvement ouvrier.
Elle prit sa retraite en 1995, vivant entre sa maison familiale cévenole de
Vébron et Paris.
La perte progressive de sa vue débutant dans les années 1980, l’attaque du
Covid en 2020 et, bien plus, la mort de sa fille en 2005 des suites d’une
longue maladie, laissant cinq enfants dont un était mineur et pour lesquels
Geneviève joua pleinement son rôle de grand-mère, furent une suite
d’épreuves dont elle ne se plaignit jamais.
Geneviève Poujol est décédée le 27 mars 2023 à la maison de retraite
protestante des Diaconesses à Paris.
Sources et bibliographie de Geneviève Poujol pour le Maitron
Sources :
– Gillet (Jean-Claude) (avec Josette Boisgibault) « Des droits des femmes au
féminisme - la participation du parti socialiste unifié à la lutte des
femmes pour leur émancipation (1960-1990)
isme.html> ». Dossiers et documents de l’ITS. Editions du Croquant, 2021.
– Lebon (Francis), Moulinier (Pierre), Richez (Jean-Claude) et Tétard
(Françoise) (Sous la direction de). Un engagement à l’épreuve de la théorie.
Itinéraires et travaux de Geneviève Poujol. L’Harmattan, 2008, 250 p.
– Martin (Jean-Paul). « Hommage à Geneviève Poujol sociologue de l’Education
populaire ». Lettre d'information de l’Institut Tribune Socialiste (ITS)
Sélection bibliographique :
Dans Tribune socialiste, ses articles sont signés Geneviève Servet. Ses
travaux sont signés Geneviève Rocard jusqu’en 1970.
– « Sur le travail des femmes mariées ». Les Temps modernes, pp. 459-474,
sept. oct. 1962.
– Sois belle et achète (avec Colette Gutmann). Paris, Gonthier 1968.
– L’Education populaire, histoire et pouvoirs (Paris, Les Editions
ouvrières, 1981).
– Profession : animateur. Toulouse, Privat, 1989.
– Des élites de société pour demain ? . Ramonville-Saint-Agne, Érès, 1996.
– Dictionnaire biographique des militants. De l’éducation populaire à
l’action culturelle. XIXe-XXe siècles (avec Madeleine Romer). Paris,
L’Harmattan, 1996.
– Guide de l’animateur socioculturel. Formation, diplômes, structures
institutionnelles, cadre légal et réglementaire. Paris, Dunod, 2e éd. 2000.
– Un féminisme sous tutelle. Les protestantes françaises (1810-1960).
Editions de Paris-Max Chaleil), 2004.
– Guide de l’animateur socio-culturel (avec Jean-Marie Mignon). Paris,
Dunod, 2005.
Jean-Marie Mignon 30/08/2023
SAINTON Jean-Pierre
Nous avons été surpris et peinés par le brusque décès , le 23 août 2023, de
Jean-Pierre Sainton (1955-2023). Cet universitaire antillais avait coopéré
avec le Maitron (par exemple son excellente biographie de Rosan Girard
[GIRARD Rosan - Maitron <https://maitron.fr/spip.php?article89159> ] et se
proposait toujours de nous aider. Par ses origines familiales il était
imprégné de l’histoire du mouvement ouvrier et social guadeloupéen et
antillais, caraïbéen pour tout dire. Il a produit des travaux de premier
plan qui lui survivront.
Il avait un souvenir fort de l’arrestation de son père, le docteur Pierre
Sainton, indépendantiste créateur du GONG, lors de émeutes de Mai 1967 à
Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) [Jean-Pierre Sainton, Mé 67. Mémoire d’un
évènement (1985)]. Lui-même s'engagea au sein de l’Union populaire pour la
libération de la Guadeloupe (UPLG) et de l’Association générale des
étudiants guadeloupéens (AGEG).
Professeur d’histoire contemporaine à l’université des Antilles, il a créé
deux masters : l’un d’histoire patrimoniale en Martinique et l’autre de
Sciences humaines et sociales en Guadeloupe. Il a été doyen du département
pluridisciplinaire de Lettres, Langues et Sciences Humaines et chargé de
mission pour la création du campus du Camp Jacob en Guadeloupe.
Il a signé de nombreux ouvrages, dont une histoire des Caraïbes en deux
volumes. Il a œuvré pour le rapprochement régional des chercheurs de la
Caraïbe à travers l’Association des historiens de la Caraïbe. Il était
membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de
l’esclavage.
Publications :
* 1985 : Mé 67 » ; Mémoire d’un événement, co-écriture avec Raymond
Gama.
* 1997 : Thèse de doctorat : Les Nègres en politique ; Couleur,
Identités et stratégies de pouvoir en Guadeloupe au tournant du siècle.
* 2009 : Couleur et société en contexte post-esclavagiste ; la
Guadeloupe à la fin du XIXe siècle.
* 2010 : Dossier d’HDR : De l’Habitation vers la Cité : contribution à
l’histoire sociale et politique des Antilles françaises.
* 2004/2012 : Histoire et Civilisation de la Caraïbe (Guadeloupe,
Martinique, Petites Antilles) : Structures et dynamiques de la construction
des sociétés.
Tome 1 : Le temps des Genèses des origines à 1685.
Tome 2 : Le temps des Matrices ; Economie et cadres sociaux du long
dix-huitième siècle.
* 2012 : La décolonisation improbable ; cultures politiques et
conjonctures en Guadeloupe et en Martinique (1943-1967).
* 2021 : Rosan Girard : Chronique d’une vie politique en Guadeloupe.
COHEN Jean-Louis
Né le 20 juillet 1949 à Paris, mort le 7 août 2023 à Chassiers (Ardèche)~;
architecte, historien de l'architecture, universitaire; auteur de
biographies du Maitron.
Fils de [Francis Cohen 1914-2000->20273], biologiste, journaliste, dirigeant
communiste, un intellectuel communiste mais aussi un dirigeant, notamment
dans la période clandestine de 1942-1944. Sa mère [Marie-Elisa
Nordmann->20277], ingénieure chimiste, militante communiste résistante
déportée, fut secrétaire de l’Union nationale des Intellectuels et
présidente des anciens déportés d’Auschwitz. Jean-Louis Cohen avait un
grand-père architecte et un autre linguiste, [Marcel Cohen,
1884-1974->20276], professeur à l’École des Langues orientales et directeur
d’études à l’École pratique des hautes études, militant communiste. Il
connut les pays du bloc communiste dans sa jeunesse (classes de neige en
Tchécoslovaquie, voyages) et baigna dans l'univers des intellectuels
communistes. Il fut élevé dans une famille juive agnostique dont il garda le
goût de l'érudition, l'humour juif et le sens de l'autodérision. Il fut
lui-même un temps militant communiste. Elève à l'Ecole spéciale
d'architecture, il intégra l'unité pédagogique UP6 et obtint son diplôme en
1973. Ses voyages à Moscou pour le compte de la recherche française lui
donnèrent une compétence qu'il utilisa dans le cadre d'une exposition sur
l'espace urbain soviétique au Centre Pompidou en 1978 et l'année suivante
comme commissaire de la très grande et marquante exposition "Paris-Moscou"
au centre Pompidou. En 1985, il soutint sa thèse sur l'architecte André
Lurçat 1894-1970 à l'Ecole des hautes études (EHESS). Par la suite, le
Maitron bénéficia d'une biographie de Lurçat et noua des rapports de
coopération avec l'enseignant de l'Ecole d'architecture Paris-Villemin. Il
orienta vers le dictionnaire son ami [Anatole Kopp-> 136442] qui donna une
biographie de [Le Corbusier-> 75011]. A la mort de celui-ci Cohen lui
consacra une notice dans le Maitron. Lorsque la notice de Le Corbusier fut
contestée au début des années 2000 il défendit le travail de Kopp et se
proposa de faire une nouvelle notice incluant ses réflexions sur l'évolution
de l'historiographique sur les liens entre l'architecte et les régimes
autoritaires. Il n'eut pas le temps de la faire.
Il multiplia les fonctions (chaire d'histoire des villes à l'Institut
français d'urbanisme de l'université Paris-VIII, directeur de programme de
recherche architecturale du ministère de l'équipement, mission de
préfiguration de la Cité de l'architecture, les publications concernant la
France, l'Italie, plus tard le Maroc.
Longtemps privé de passeport pour les Etats-Unis en raison de ses
engagements, il y connut un grand succès à partir de 1994 : "son rayonnement
allait finir par dépasser celui qu'il avait en France" écrit Isabelle
Régnier (Le Monde, 12 août 2023). Le 21 mai 2014 il donna sa leçon
inaugurale au Collège de France sur "Architecture, modernité,
modernisation".
Dans la lancée de son exposition "Des fortifs au périf" (Pavillon de
l'Arsenal, Paris, 2011), il se fit le défenseur militant des œuvres
marquantes de l'architecture en banlieue: sauvegarde à Clichy de la Maison
du peuple par Beaudouin, Lods, Prouvé et Rodiansky en 2017, défense des
logements sociaux de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry. Associé à la
Fondation Le Corbusier, il resta un défenseur convaincu de l'architecte.
Il avait dit rêver de faire un Maitron (ou un dictionnaire de type Maitron)
des architectes.
SOURCES: Le Monde, 12 août 2023. - Souvenirs personnels de Claude Pennetier.
OEUVRE: Le Corbusier et la mystique de l'URSS, Editions Mardaga, 1987. -
Avec Hubert Damisch, Américanisme et modernité. L'idéal américain dans
l'architecture et l'urbanisme, Flammarion, 1992.
PERRAULT Gilles
Enfin nous voudrions saluer l’écrivain et historien Gilles Perrault (Jaques
Peyroles à l’état civil) , né le 9 mars 1931 à Paris, mort le 3 août 2023 à
Sainte-Marie-du-Mont (Manche), qui fut un soutien indéfectible du Maitron et
un membre fidèle de l’Association des amis du Maitron.
Claude Pennetier
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79 ans plus tard, Marguerite Nicol, résistante FTP dont la notice https://maitron.fr/spip.php?article210702 figure dans le Maitron obtient la medaille de la Résistance à titre posthume. https://blogs.mediapart.fr/.../la-medaille-de-la...
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